1956, Calais. Didier Lockwood vient agrandir une famille d’artistes: Son père est instituteur et professeur de violon, sa mère peintre amateur, et son frère aîné Francis, un talentueux pianiste en herbe très attiré par le jazz; Didier hérite tout naturellement de la passion de la musique. Tout jeune, il se passionne pour l’instrument paternel et entre au Conservatoire à l’âge de 6 ans.
En plus de l’école et des compétitions de natation, le jeune violoniste suit quotidiennement les cours du Conservatoire et de son professeur particulier. Il reçoit l’enseignement exigeant de l’excellente méthode Karl Flesh, qui lui permet de développer un prodigieux délié des doigts de sa main droite. Cette technique lui sera précieuse pour aborder le jazz.
Didier Lockwood intègre l’Orchestre lyrique du Théâtre Municipal de Calais à 13 ans. Il en a 16 lorsqu’il se voit doublement récompensé de ses efforts et de sa virtuosité en remportant le Premier Prix de violon du Conservatoire National de Calais, ainsi que le Premier Prix national de musique contemporaine de la SACEM pour sa composition pour violon préparé.
Le jeune violoniste admire la musique classique et ses éminents compositeurs. Pourtant, une nouvelle passion va bientôt germer en lui: la musique improvisée et le jazz, auxquels son frère l’initie. Il découvre à cette époque une autre approche de la musique, axée sur la tradition orale. Bien qu’il soit reçu premier à l’examen final de l’École Normale de musique à 17 ans, il préfèrera rejoindre le légendaire groupe Magma plutôt que de tenter l’entrée au Conservatoire National de Paris.
Dès 1973, il fait donc ses débuts au sein de ce groupe mythique, aux côtés du percussionniste Christian Vander, puis rejoint en 1976 le groupe Zao, créé par deux anciens membres de Magma.
Dès 1978, il entre par la grande porte dans le monde du Jazz en travaillant notamment avec André Ceccarelli, François Jeanneau, Didier Levallet et Henri Texier.
Dès lors, il abordera pendant près de dix ans toutes les formations qu’il affectionne toujours aujourd’hui : du trio à cordes au passage en solo, du quartet au groupe de fusion, sans oublier quelques rencontres inoubliables, d’UZEB à Gordon Beck ou de Martial Solal à Michel Petrucciani.
En 1994, il fête ses 20 ans de carrière, marqués par près de 1800 concerts à travers le monde et de nombreuses récompenses. L’année suivante, il réalise son premier album américain: New-York Rendez-vous.
Dans le cadre du festival de la Côte d’Opale, il compose en 1996, avec l’Orchestre National de Lille, un concerto intitulé «Les Mouettes», qui connaîtra un vif succès à l’international.
En mars 2000, il publie un nouvel album, Tribute to Stéphane Grappelli, qui reçoit dès sa sortie de nombreuses distinctions : Diapason d’Or, Choc Jazzman, Sélection FIP.
Au printemps 2001, Didier crée, en compagnie du danseur indien Raghunath Manet et du percussionniste Ri Murugan, le spectacle Omkara, rencontre musicale entre le jazz et la musique indienne.
En outre, Didier publie en 2003 un double album, en solo et quartet, aux parfums d’ailleurs, Globe-Trotter, ainsi qu’un ouvrage autobiographique, Profession Jazzman, la vie improvisée.
Enrichie par plus de 4.000 concerts et quelques tours du monde, la musique du violoniste a atteint sa pleine maturité, qu’il transmet dans de nombreuses master classes autour du monde et, depuis 2001, au sein du Centre des Musiques Didier Lockwood de Dammarie Les Lys, désormais intégré dans le pôle d’enseignement supérieur de Paris-Boulogne-Billancourt.
Par ailleurs, Didier élabore en 2005, avec sa compagne d’alors et aujourd’hui ancienne épouse, la chanteuse lyrique Caroline Casadesus, un spectacle inédit, le Jazz et la Diva, qui croise les horizons musicaux, de prime abord antinomiques, du jazz et du classique. Ce spectacle suscita auprès du public un engouement tel, que la création d’un second volet s’est imposée d’elle-même en 2008, et chacun des deux opus a fait l’objet d’un album.
De surcroît, Didier enregistre la même année, en duo avec son frère Francis, l’élégant et intimiste album «Brothers».
Ainsi, après plusieurs années de tournée à travers l’Europe aux côtés de Mike Stern, puis de Billy Cobham, John Abercrombie et Victor Bailey, il reforme le Didier Lockwood Group (DLG), avec Jean-Marie Ecay, Paco Séry et Linley Marthe.
Simultanément, Didier réunit aujourd’hui ses plus emblématiques compagnons de route pour célébrer en 2013/2014 ses quarante années de carrière, au fil desquelles les distinctions n’ont pas manqué : Les Victoires de la Musique, le Django d’or, le Prix de la Sacem et de l’Académie du Jazz, le Prix Django Reinhardt, ou encore son élection au rang de Chevalier de la Légion d’honneur et d’Officier du Mérite National et des Arts et Lettres.